De nombreux patients souffrant d’arthrose du genou craignent de devoir subir une intervention chirurgicale ou que celle-ci ne soit pas concluante, ce qui entraînerait des problèmes et le risque de devoir subir une autre opération pour implanter une prothèse. Ces craintes sont justes et compréhensibles, mais il est bon de rappeler que l’arthroplastie du genou est une opération qui se résout positivement dans la plupart des cas, permettant au patient de retrouver le bien-être que la douleur persistante et la difficulté à se mouvoir lui avaient enlevé.
Toutefois, avant la pose de la prothèse, d’autres traitements sont possibles. Le type d’opération dépend de chaque patient et du stade plus ou moins avancé de la maladie.
La prothèse de genou : la solution en cas de gonarthrose sévère
La solution la plus efficace pour traiter la gonarthrose sévère est chirurgicale et est représentée par la prothèse de genou (totale ou mono-compartimentale selon le tableau clinique). Cependant, les implants qui composent le genou sont sujets à l’usure, ce qui constitue un réel problème chez les jeunes patients. De plus, l’opération est très invasive, il est donc conseillé de recourir à une prothèse uniquement dans les formes avancées de la maladie et lorsqu’elle concerne l’ensemble du genou, où le patient est contraint de prendre fréquemment des antalgiques pour soulager la douleur et se plaint d’une qualité de vie qui n’est plus supportable.
Ostéotomies ou chirurgie corrective
Dans les formes précoces caractérisées par une déviation axiale importante (genou varus ou valgus), il est possible de réaliser des opérations de chirurgie orthopédique correctives (appelées ostéotomies) qui, en réalignant le membre, arrêtent ou ralentissent la dégénérescence de l’articulation. De cette manière, il est possible, chez des patients relativement jeunes, de repousser de plusieurs années la mise en place d’une prothèse de genou, voire de l’éviter.
Viscosupplémentation locale : infiltration d’acide hyaluronique
Le patient souffrant d’arthrose du genou à un stade précoce peut trouver un soulagement temporaire (mais parfois très durable) grâce à la viscosupplémentation locale. Cette thérapie n’est pratiquée que par des chirurgiens orthopédistes spécialisés et consiste en une série de 3 à 4 infiltrations intra-articulaires d’acide hyaluronique afin d’améliorer la lubrification du genou et le trophisme du cartilage.
Thérapie pharmacologique
La thérapie pharmacologique est essentiellement palliative et doit être utilisée, éventuellement de manière cyclique et non continue, pour soulager l’inconfort des patients qui ne sont pas candidats à une prothèse (parce qu’ils ne sont pas encore symptomatiques ou inopérables). Il s’agit principalement d’anti-inflammatoires/anti-douleurs.
Il existe également des suppléments spécifiques (préparations à base de glucosamine et de composés similaires) qui semblent avoir un effet bénéfique sur le ralentissement de la dégénérescence du tissu cartilagineux, mais il n’existe pas encore d’études adéquates confirmant cette hypothèse.
Infiltration de cortisone
L’infiltration de cortisone, à ne pas confondre avec la viscosupplémentation (seule la voie d’administration est commune à ces deux prescriptions), est un outil puissant, capable de résoudre rapidement un tableau inflammatoire local qui se confond parfois avec la gonarthrose.
Cependant, les corticoïdes pouvant détériorer les structures intra-articulaires nobles (cartilage, ménisques et ligaments), ils ne doivent être réservés qu’aux patients qui ne sont pas candidats à des gestes conservateurs (ostéotomies ou prothèses mono-compartimentales).
Thérapies physiques
Les thérapies physiques courantes (laser, ultrasons, électrophorèse…) ne sont généralement efficaces qu’à un stade précoce, en particulier chez les patients minces. Chez les sujets obèses, la perte de poids est très importante, elle apporte de grands bénéfices au traitement et peut ralentir de façon prévisible l’évolution des lésions articulaires.